Le Plan d’Évaluation des Risques pour le site d’escalade d’Orpierre

Entre 2014 et 2019, la commune d’Orpierre aura concrétisé la mise en place d’un plan d’évaluation des risques (PER) pour gérer son grand site d’escalade. C’est un projet expérimental et novateur, à notre connaissance une première en France. D’une façon synthétique, un PER est une démarche permanente et continue de préventions des risques (et donc des accidents).

Il comporte les étapes suivantes :

  1. Inventaire des risques existants sur le site d’escalade.
  2. Expertise recherchant toutes les solutions à apporter au regard des risques existants.
  3. Mise en œuvre des solutions.
  4. Phase bilan de l’action. Dans une démarche d’amélioration continue, la phase 4 se fond avec un nouveau cycle qui recommence par un inventaire réactualisé des risques (phase 1).

 

Quels sont les risques existant sur le site naturel d’escalade d’Orpierre ?

Au sud du département des Hautes-Alpes, mais aussi en Baronnies provençales, Orpierre est un territoire sans neige. Le village n’a pas pu bénéficier de la manne touristique et économique des activités de sports d’hiver, des stations de ski !
Avec ses propres atouts, avec l’aide essentielle du Parc naturel régional des Baronnies provençales et grâce aux financements obtenus (Etat – Europe – Conseil Régional PACA – Conseil Départemental), Orpierre a créé au fil des années une station de tourisme de nature, labellisée escalade.

 

Les questions posées aux élus d’Orpierre, « station d’escalade », concernent en premier lieu la sécurité physique des pratiquants.

On ne tolèrera pas qu’une avalanche traverse les pistes aménagées d’une station de ski ! Accepterait-on qu’une chute de pierres s’abatte sur un groupe de grimpeurs, sur le site naturel d’escalade aménagé par la commune ?

  • Comment s’assurer qu’aucun accident grave et d’ampleur n’arrive sur le site naturel d’escalade ? Défaut d’aménagement, chutes de pierres, éboulement…
  • Quels sont les enjeux de responsabilité et de sécurité ? Pour le maire et les élus. Mais aussi pour les opérateurs techniques travaillant sur le site.

 

Dans un deuxième temps, les élus d’Orpierre sont confrontés à leur responsabilité « touristique et économique ».

En effet, l’aménagement sportif génère environ 60 000 journées grimpeurs annuelles. (Résultat donné par les éco-compteurs électroniques placés aux 4 entrées du site).Ce sont donc plus de 30 emplois induits sur la vallée, pour une saison escalade durant du 15 mars à la Toussaint.
C’est un questionnement sur la sécurité économique qui se pose, afin de :

  • Rester un site d’escalade « à la mode »
  • S’adapter à l’évolution et au changement de clientèle (De plus en plus de grimpeurs citadins venus des murs d’escalade, de plus en plus de groupes, et de scolaires)
  • Communiquer sur la sécurité (c’est aussi un atout touristique)

 

La globalité de la problématique de gestion du site d’escalade englobe également les enjeux environnementaux :

  • Quels aménagements concevoir ? Quelles attentions à apporter au site naturel d’escalade ? Pour que la qualité du milieu naturel des falaises, qui fait le charme de l’activité, perdure.
  • Quel entretien doit-on réaliser sur les voies d’escalade ? Quelles solutions peut-on apporter à l’usure et la patine des prises d’escalade ?
  • Quelle attention et quel suivi pour la gestion du patrimoine naturel (faune et flore, avec une attention particulière aux oiseaux des falaises) ?

 

C’est donc en réponse à toutes ces questions que le concept d’un PER appliqué au site naturel d’escalade a progressivement émergé.
Le PER a donc plusieurs champs d’étude :

  • La sécurité physique des pratiquants
  • La sécurité du maître d’ouvrage (les responsabilités de la commune)
  • La sécurité touristique et économique
  • La sécurité écologique du site

 

Robert BERGER et Pierre-Yves BOCHATON ont élaboré début 2019 le rapport final du PER. Il fournit à la commission communale escalade, présidée par la maire, un document opérationnel, synthétique et simple d’utilisation, pour une gestion optimale du site d’escalade d’Orpierre.
Ce rapport rassemble :

  • L’inventaire des risques
  • L’expertise et la recherche des solutions pour réduire ou éliminer ces risques
  • Les actions déjà réalisées sur la période 2012-2018
  • Les actions à programmer

 

Les actions prioritaires

La prévention des chutes de pierre, de blocs ou même des éboulements a été la première action forte menée depuis 2016.

Deux campagnes de travaux importantes ont été programmées pendant les hivers 2017/2018 et 2018/2019. Elles étaient sous le contrôle du bureau d’études géotechnique AlpesIngé, ainsi que de Robert BERGER- entreprise Prisme Aventures, assistant à maîtrise d’ouvrage pour la mairie d’Orpierre.

Les travaux de purges et de confortement ont concerné des masses rocheuses importantes qui auraient pu à terme menacer la sécurité des grimpeurs mais aussi des habitations en aval.

Fin juin 2018, les travaux ont eu lieu sur notre rocher mascotte. Le Gros Doigt, n’avait plus que quelques années à vivre s’il n’était conforté.  La trajectoire des blocs aurait pu concerner le parking du Belleric et le Bar le Quartz.
Cet hiver des travaux ont été menés sur les falaises de l’Adrech, de l’Ascle et du Quiquillon, juste au-dessus du  village.

Foreuse au Quiquillon

Quiquillon, sommet du pilier sud 

Vous aurez été nombreux à entendre les foreuses sur le Pilier Sud du Quiquillon, ainsi que les rotations d’hélicoptères pour l’acheminement du matériel.

Sur le haut du pilier, juste au-dessus du village, ce sont plus de 45 m3 (110 tonnes de rochers) qui viennent d’être sécurisés.
On mesure ici encore l’utilité de tels travaux de sécurisation.

Dans un prochain numéro du Gros Doigt, nous essaierons de vous présenter plus en détails, avec de nombreuses photos, les travaux de sécurisation réalisés mais aussi les techniques employées.

La commune profite de cet article pour remercier chaleureusement les techniciens de l’entreprise HYdrokarst pour le travail accompli ces deux hivers. Travail complexe, parfois dangereux, et souvent très difficile physiquement.

Pierre-Yves Bochaton
Animateur-coordinateur communal du Projet Orpierre Escalade

Le Plan d’Évaluation des Risques pour le site d’escalade d’Orpierre

Entre 2014 et 2019, la commune d’Orpierre aura concrétisé la mise en place d’un plan d’évaluation des risques (PER) pour gérer son grand site d’escalade. C’est un projet expérimental et novateur, à notre connaissance une première en France. D’une façon synthétique, un PER est une démarche permanente et continue de préventions des risques (et donc des accidents).

Il comporte les étapes suivantes :

  1. Inventaire des risques existants sur le site d’escalade.
  2. Expertise recherchant toutes les solutions à apporter au regard des risques existants.
  3. Mise en œuvre des solutions.
  4. Phase bilan de l’action. Dans une démarche d’amélioration continue, la phase 4 se fond avec un nouveau cycle qui recommence par un inventaire réactualisé des risques (phase 1).

 

Quels sont les risques existant sur le site naturel d’escalade d’Orpierre ?

Au sud du département des Hautes-Alpes, mais aussi en Baronnies provençales, Orpierre est un territoire sans neige. Le village n’a pas pu bénéficier de la manne touristique et économique des activités de sports d’hiver, des stations de ski !
Avec ses propres atouts, avec l’aide essentielle du Parc naturel régional des Baronnies provençales et grâce aux financements obtenus (Etat – Europe – Conseil Régional PACA – Conseil Départemental), Orpierre a créé au fil des années une station de tourisme de nature, labellisée escalade.

 

Les questions posées aux élus d’Orpierre, « station d’escalade », concernent en premier lieu la sécurité physique des pratiquants.

On ne tolèrera pas qu’une avalanche traverse les pistes aménagées d’une station de ski ! Accepterait-on qu’une chute de pierres s’abatte sur un groupe de grimpeurs, sur le site naturel d’escalade aménagé par la commune ?

  • Comment s’assurer qu’aucun accident grave et d’ampleur n’arrive sur le site naturel d’escalade ? Défaut d’aménagement, chutes de pierres, éboulement…
  • Quels sont les enjeux de responsabilité et de sécurité ? Pour le maire et les élus. Mais aussi pour les opérateurs techniques travaillant sur le site.

 

Dans un deuxième temps, les élus d’Orpierre sont confrontés à leur responsabilité « touristique et économique ».

En effet, l’aménagement sportif génère environ 60 000 journées grimpeurs annuelles. (Résultat donné par les éco-compteurs électroniques placés aux 4 entrées du site).Ce sont donc plus de 30 emplois induits sur la vallée, pour une saison escalade durant du 15 mars à la Toussaint.
C’est un questionnement sur la sécurité économique qui se pose, afin de :

  • Rester un site d’escalade « à la mode »
  • S’adapter à l’évolution et au changement de clientèle (De plus en plus de grimpeurs citadins venus des murs d’escalade, de plus en plus de groupes, et de scolaires)
  • Communiquer sur la sécurité (c’est aussi un atout touristique)

 

La globalité de la problématique de gestion du site d’escalade englobe également les enjeux environnementaux :

  • Quels aménagements concevoir ? Quelles attentions à apporter au site naturel d’escalade ? Pour que la qualité du milieu naturel des falaises, qui fait le charme de l’activité, perdure.
  • Quel entretien doit-on réaliser sur les voies d’escalade ? Quelles solutions peut-on apporter à l’usure et la patine des prises d’escalade ?
  • Quelle attention et quel suivi pour la gestion du patrimoine naturel (faune et flore, avec une attention particulière aux oiseaux des falaises) ?

 

C’est donc en réponse à toutes ces questions que le concept d’un PER appliqué au site naturel d’escalade a progressivement émergé.
Le PER a donc plusieurs champs d’étude :

  • La sécurité physique des pratiquants
  • La sécurité du maître d’ouvrage (les responsabilités de la commune)
  • La sécurité touristique et économique
  • La sécurité écologique du site

 

Robert BERGER et Pierre-Yves BOCHATON ont élaboré début 2019 le rapport final du PER. Il fournit à la commission communale escalade, présidée par la maire, un document opérationnel, synthétique et simple d’utilisation, pour une gestion optimale du site d’escalade d’Orpierre.
Ce rapport rassemble :

  • L’inventaire des risques
  • L’expertise et la recherche des solutions pour réduire ou éliminer ces risques
  • Les actions déjà réalisées sur la période 2012-2018
  • Les actions à programmer

 

Les actions prioritaires

La prévention des chutes de pierre, de blocs ou même des éboulements a été la première action forte menée depuis 2016.

Deux campagnes de travaux importantes ont été programmées pendant les hivers 2017/2018 et 2018/2019. Elles étaient sous le contrôle du bureau d’études géotechnique AlpesIngé, ainsi que de Robert BERGER- entreprise Prisme Aventures, assistant à maîtrise d’ouvrage pour la mairie d’Orpierre.

Les travaux de purges et de confortement ont concerné des masses rocheuses importantes qui auraient pu à terme menacer la sécurité des grimpeurs mais aussi des habitations en aval.

Fin juin 2018, les travaux ont eu lieu sur notre rocher mascotte. Le Gros Doigt, n’avait plus que quelques années à vivre s’il n’était conforté.  La trajectoire des blocs aurait pu concerner le parking du Belleric et le Bar le Quartz.
Cet hiver des travaux ont été menés sur les falaises de l’Adrech, de l’Ascle et du Quiquillon, juste au-dessus du  village.

Foreuse au Quiquillon

Quiquillon, sommet du pilier sud 

Vous aurez été nombreux à entendre les foreuses sur le Pilier Sud du Quiquillon, ainsi que les rotations d’hélicoptères pour l’acheminement du matériel.

Sur le haut du pilier, juste au-dessus du village, ce sont plus de 45 m3 (110 tonnes de rochers) qui viennent d’être sécurisés.
On mesure ici encore l’utilité de tels travaux de sécurisation.

Dans un prochain numéro du Gros Doigt, nous essaierons de vous présenter plus en détails, avec de nombreuses photos, les travaux de sécurisation réalisés mais aussi les techniques employées.

La commune profite de cet article pour remercier chaleureusement les techniciens de l’entreprise HYdrokarst pour le travail accompli ces deux hivers. Travail complexe, parfois dangereux, et souvent très difficile physiquement.

Pierre-Yves Bochaton
Animateur-coordinateur communal du Projet Orpierre Escalade